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Le Projet

Le projet Fake Beaux Arts (FBA) consiste à réinterpréter des œuvres du Palais de Beaux Arts de Lille et à les faire découvrir dans la rue aux yeux de tous.

Cette sélection de tableau, made in « Jack Factory » sont pour moi des pièces importantes des collections du musée Lillois.

Je me suis volontairement éloigné de celles accessibles en deux clics sur internet, considérées comme des chefs d’œuvres sont connues, partagées,…

Mes déambulations dans les couloirs du Palais des Beaux-Arts m’ont amené à sélectionner des œuvres au fil de ces pérégrinations muséales.

 

L'étape suivante est de choisir le sujet, mon sujet.

Je le redessine et l'intègre finalement dans une composition enrichie par mes motifs personnels et réalise des cartons avec mes dessins.

Je dépose ensuite ces cartons dans la rue qui devient «le musée » (un espace, une œuvre, un cartel) et dont je fais une photo. Enfin, en atelier, je fais une toile du même sujet et alors seulement le processus est abouti.

 

 

Les toiles que je sélectionne sont en grande partie des portraits, c'est un genre qui m’intéressait peu avant que je dessine. Si le portrait est un style qui ne m’attire pas c’est pour deux raisons principales :

D’abord parce que ce type d’œuvre et de format est fortement « personnel » : il doit y avoir un lien entre le sujet et le peintre et entre le tableau et le spectateur. 

Ensuite parce que je suis prosopagnosique, je n'arrive donc pas à reconnaître les visages et par conséquent je n'arrive pas à créer de lien entre « qui » et sa « représentation », son image.

 

L’objectif de ce projet est d’offrir à la rue et à ses passants mes créations. Dans le cadre de mes précédents projets j’ai essentiellement travaillé avec du collage. Avec FBA, je voulais réaliser des cartons travaillés en atelier, avec un fond et des motifs uniques et passer du temps sur la matière loin des affiches essentiellement créées avec l’aide de l’informatique.

Mon expérience du travail dans/pour la rue m’a appris que des collages restent peu de temps. Ils étaient régulièrement « toyés » (recouverts de tags) et désormais volés. Plus que leurs destructions, leurs vols m’attristent. Ils ont été conçus pour vivre et faire vivre la rue, visibles par tous et pour tous, ils se retrouvent encadrés, « tableauifiés » dans des appartements.

 

 

Fort de ces constats, il m’est apparu important de créer une belle "œuvre" sur carton et de la laisser vivre elle aussi. Il ne s’agit pas réellement d’un cadeau à une personne mais plus d’un cadeau au lieu lui même. Elle est laissée au regard des passants, si une personne aime le/mon travail, elle aura deux choix :

  1. repartir avec, alors l’œuvre deviendra sa possession, elle ne sera plus partagée, elle quittera le collectif pour devenir individuelle,

  2. me contacter grâce aux coordonnées (contacts, site internet  dédié) afin de l’acquérir

En effet, chaque carton est accompagné d'un cartel, il permet aux passant de comprendre l'idée du projet. 

Qui plus est, ce cartel est collé sur le mur et reste donc, quoiqu’il arrive, une trace dans l'histoire du projet, si l'œuvre part l'histoire reste. 

 

 

Chaque œuvre s’offre à la perception, à l’intelligence, à l’émotion, aux références, à l’histoire,… de celle ou celui qui la regarde. Elle est également la création de l’artiste, parce qu’elle est codée elle doit pouvoir être interprétée.

•    Pourquoi masquer le regard ? 

 

Comme je le disais auparavant, il existe un lien fort entre les portraits, la toile et le spectateur. Ce lien est marqué par le regard, les yeux jouent un rôle important et le fait de les cacher permet de casser ce rapport. 

De plus, c'est un rappel mon travail concernant la propagande et la surveillance de l’individu. Faire passer l’œuvre du musée, lieu fermé et surveillé, à la rue qui est ouverte et surveillée, c'est faire référence à la surveillance généralisée.

 

    •    Pourquoi ces couleurs et la délimitation rouge ?

 

Mes couleurs sont le cheminement de mes 4 années de travail, elles sont issues du motif tricolore du tapis dans Shining (film de Stanley Kubrik avec Jack Nicholson) : rouge, marron et orange.

Le rouge reste le même mais le marron et le orange se mutent en noir et en blanc.

 

La délimitation rouge provient de mes collages dans la rue, comme mes dessins sont en noir et blanc, il est compliqué de séparer le sujet du fond. Le rouge est une couleur qui marque et elle fait parfaitement la jonction.

 

 

    •    Pourquoi le carton ?

 

Le carton est un support que j'adore manipuler, c'est un matériau brut que je trouve dans la rue sur lequel je peux peindre et coller tout en le transformant à la guise. De plus, contrairement aux toiles il est gratuit ce qui me permet de multiplier les reproductions.

Merci à Berurbex, Alexandre Hallé et Thierry Bodson

Les photos de ce projet sont réalisé en collaboration avec Berurbex

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